Information du : 02/05/2023

Le Vrai du faux : rencontres avec Armel Hostiou

Le réalisateur Armel Hostiou se rend en République démocratique du Congo pour retrouver l'usurpateur de son compte facebook. Une odyssée drôle et surréaliste qui raconte en creux l'héritage colonial et le fossé Nord / Sud. Nous aurons le plaisir de recevoir le réalisateur du 2 au 5 juillet pour une série de rencontres qui s'annoncent des plus passionnantes !

"Pendant le tournage d’un clip, un ami musicien me dit qu’il a voulu m’ajouter sur Facebook, mais que j’avais deux profils... Ne comprenant pas, je vais voir et découvre ce second profil avec des photos de moi, mon nom, un faux CV. Cet autre moi n’avait que des amies femmes habitant toutes à Kinshasa et surtout il publiait régulièrement des messages annonçant la tenue de castings pour des films que j’étais censé réaliser au Congo. C’était clairement une usurpation d’identité et j’ai contacté Facebook pour leur signaler le profil pirate, pensant naïvement que tout ça se résoudrait rapidement. Deux semaines plus tard, je reçois une réponse de leur part me disant qu’ils ont bien reçu ma requête mais qu’il ne s’agit pas d’un faux profil et que la page ne serait pas clôturée. Comme je n’avais jamais mis de photo de moi sur mon profil, alors qu’il y en avait plein sur celui de l’autre, pour l’algorithme qui devait traiter ce genre de demande, le faux paraissait donc bien plus vrai que le vrai..."

"Suite à cette décision sans appel, je n’avais plus aucun moyen d’arrêter les agissements de mon double. C’est à ce moment-là que je me suis dit que tout ça ressemblait au début d’un scénario de film mi-absurde mi-fantastique, avec une dimension kafkaïenne puisque la situation laissait entendre que si l’autre moi n’était pas le faux, et bien le faux c’était moi! Ne connaissant rien ni personne au Congo, j’ai commencé à me renseigner sur les modalités pour aller là-bas mais il fallait un visa et pour l’obtenir il fallait être invité. Finalement j’ai entendu parler d’une petite résidence d’artistes à Kinshasa, « Ndaku Ya La vie est belle » avec laquelle je suis entré en contact et qui a pu m’aider à obtenir ce visa. Je suis parti avec un ami ingénieur du son, Amaury Arboun, mais sans le moindre financement, ne sachant même pas si ce voyage pourrait donner lieu à un tournage. C’est une fois sur place que j’ai rapidement compris que mon intuition était la bonne et qu’il y avait effectivement là matière à faire un film..."

- Armel Hostiou, extrait du dossier de presse

"La force du Vrai du faux est bel et bien, sans cesser un instant de stimuler et de divertir son spectateur, de légitimer l’interprétation la plus paradoxale de son titre".Les Cahiers du cinéma

" Polar, making of, road movie documentaire, comédie de mœurs, le Vrai du faux joue habilement avec l’imaginaire du cinéma et sa force d’attraction. Avec en axe de réflexion cette question existentielle: pourquoi croire à la réalité quand la fiction est plus belle ? " L'Humanité

"Mené comme une fiction, un documentaire brillant, effrayant, drôle et politique. " Les Fiches du cinéma

" Il y a un peu d’Alain Cavalier dans ce plaisir de la rencontre, du jeu complice avec les autres comme horizon de fiction possible comme de cette voix, ronde, calme avec laquelle Armel Hostiou, faussement désinvolte commente et accueille tout ce qui lui arrive. " Les Inrockuptibles

" Bref, c’est surréaliste, artisanal, absurde, très drôle. Sans prétention. Méta aussi : « Il ne faut pas séparer le vrai du faux… Le faux est en toi. Il existe… Cherche-le… Deviens le faux… » Quelque part entre David Lynch et Édouard Baer donc. " Première

" Un film qui mélange intelligemment les situations cocasses et le documentaire sociologique. Jolie découverte. " L'Obs

" Ouvrant les yeux sur une mégapole africaine cinégénique, accueillante bien qu'un peu effrayante, ce documentaire gentiment alternatif charme autant qu'il déroute grâce à ses intervenants sympathiques. Et au bout du compte tous, réalisateur compris, arroseurs arrosés. " Le Journal du dimanche

" Commençant sur un mode léger et plein d’humour, cette sorte de Tintin au Congo ponctué de belles rencontres surprend par le tour subtilement politique pris à mi-parcours par le documentaire. Jusqu’à ouvrir à une réflexion en demi-teinte sur l’héritage colonial imprégnant notre regard et les modèles culturels qui ne cessent d’avoir cours dans la société congolaise. " Télérama

LE VRAI DU FAUX

Un documentaire d'Armel Hostiou
France - 2022 - 1h22

LES RENCONTRES

L'INVITÉ :
ARMEL HOSTIOU

Armel Hostiou est né en 1976 à Rennes. Après des études de sciences politiques, il étudie le cinéma à la Fémis, dans la section Image. Son film de fin d’études, SoloS, est sélectionné et primé dans de nombreux festivals. Il réalise ensuite plusieurs courts-métrages, des installations vidéo et des
vidéoclips. En 2008 il co-fonde la société de production Bocalupo Films avec laquelle il tourne son premier long-métrage, Rives (ACID Cannes 2011). Le second, Une Histoire Américaine (Viennale 2015), se déroule à New York, avec Vincent Macaigne. Il présente en 2019 un premier film documentaire, La Pyramide Invisible (Cinéma du Réel 2019), tourné en Bosnie-Herzégovine