Information du : 17/06/2023

Cycle répertoire "Tempus Fugit"

Pour notre troisième cycle de la saison répertoire Cinéphare 2023/2024 nous vous proposons de jouer avec le temps. Au programme des hommes préhistoriques, des marmottes, des samouraïs, des voyages dans l'espace et même un lapin géant !

«Le cinéma c’est l’art de sculpter le temps» disait Tarkovski. Plus prosaïquement, le temps est un outil bien utile pour lâcher la bride à l’imaginaire. Il permet de déconstruire de manière ludique la classique narration chronologique (La Jetée, Providence, Memento, Irréversible…), de proposer des concepts délirants (Tenet), d’évoquer les souvenirs et la nostalgie (Je t’aime, Je t’aime et L’Année dernière à Marienbad de Resnais – décidément un maître en la question -, Camille redouble, Peggy Sue s’est mariée…), de s’amuser des paradoxes temporels (la saga Retour vers le futur, C’est arrivé demain, Terminator, Minority Report…) ou du décalage (Les Visiteurs, Idiocracy)… un terrain de jeu qui n’a comme limite que l’inventivité des scénaristes et cinéastes !

Ce cycle vous invite à découvrir quatre exemples de ce que l’on peut faire en s’amusant du temps. Keaton nous montre avec Les Trois âges que très vite le septième a voulu jouer avec ce concept. Millennium Actress utilise le temps pour voyager dans l’histoire du Japon et de son cinéma en abolissant les frontières entre rêve et réalité, présent, passé et futur. Un jour sans fin propose un concept simplissime et déploie à partir de là une succession de séquences d’anthologie. Quant à Donnie Darko, il utilise le temps comme une des composantes d’un voyage aussi fascinant qu’inquiétant dans la psyché de son jeune héros.

LES TROIS ÂGES

Un film de Buster Keaton et Edward F. Kline
Etats-Unis – 1923 – 1h03

Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Buster Keaton se lance dans le pastiche du célèbre Intolérance de D.W. Griffith sorti quatre ans auparavant sur les écrans. Il fait ainsi traverser à son héros amoureux la Préhistoire, la Rome antique et les années 20… soit autant d’occasions de jouer sur les anachronismes et les échos entre époques pour livrer en sous-main une satire de notre monde contemporain. Un chef d’oeuvre du burlesque aux cascades toujours aussi impressionnantes !

MILLENNIUM ACTRESS

Un film de Satoshi Kon
Japon – 2002 – 1h27

Chiyoko Fujiwara, ancienne gloire du cinéma japonais vit recluse chez elle. Un journaliste, fervent admirateur vient l'interviewer sur son passé et lui remet une clé que Chiyoko avait perdu voilà 30 ans. Mêlant son histoire et les films qu'elle a tourné, l'actrice révèle son secret, une vie de passion, passée à rechercher un étrange inconnu, celui-là même qui lui a un jour remis cette clé en lui faisant la promesse de se revoir…

« Le point de départ de Millenium Actress est similaire au Titanic de James Cameron : une vieille femme retirée du monde voit lui revenir un objet issu de son passé et qui va réveiller le souvenir d’une romance oubliée qui se révèlera à nous en flash-back et nous entraînera à la fois à travers l’histoire du Japon mais aussi celle de son cinéma. (...) Visuellement, Satoshi Kon s’adapte et s’approprie chacun des genre / période traversés, les mouvements de caméra reprenant le hiératisme et la mobilité du chambara lors des combats de sabre, la composition de plan façon estampes japonaises, les cadrages oppressant du mélodrame de Mizoguchi dans les séquences de geisha ou encore l’imagerie extravagante du kaiju-eiga dans la perception virevoltante de Chiyoko. Le réalisateur joue plus sur la notion de trompe-l'œil, où par un montage virtuose un élément de décor ou par un mouvement de caméra nous nous échappons vers un univers totalement différent. Une mise en scène qui souligne le sentiment de course éperdue où, malgré la bascule, c’est plus la découverte que le sentiment de perte de repères qui domine, soit l'exact inverse de Perfect Blue dans lequel ces changements soulignaient la folie naissante de son héroïne. Millenium Actress est un mélodrame envoûtant et peut-être le plus beau film de son auteur. » DVDClassik

UN JOUR SANS FIN

Un film d’Harold Ramis
avec Bill Murray, Andie MacDowell, Harold Ramis
Etats-Unis – 1993 – 1h41

« Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le Groundhog Day : Jour de la marmotte. Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue.

« Après Un jour sans fin, il sera difficile de ne pas s'esclaffer à l'écoute de la célèbre chanson I Got You Babe, interprétée par Sonny and Cher. L'efficacité de cette comédie tient justement à çà : un travail de sape, de recyclage burlesque, qui convertit chaque acte et signe de normalité (le monde standard, le décor standard, le tube standard) en grande manifestation de l'absurde. Le pauvre Phil Connors (Bill Murray, excellent) est condamné à revivre indéfiniment la même journée : le 2 février, jour de la fète de la marmotte dans la petite ville de Punxutawney. Cynique, pince-sans-rire et suffisant, Phil est un présentateur vedette de la télévision. A contrecoeur et pour une seule journée théoriquement, il doit couvrir cet "événement"...

Seulement voilà, honni soit qui mal y pense (le spectateur est lui aussi victime de ses a priori moqueurs, c'est tout le délice du film), Phil se réveille chaque matin avec la même chanson de Cher, et à la même date. A l'instar de Jean-Marie Poiré avec Les Visiteurs, mais de manière plus complexe, Harold Ramis (réalisateur de Ghostbusters) s'amuse à bouleverser l'ordre de la temporalité. Le scénario est intéressant car le personnage évolue malgré tout dans ce dispositif figé. Il passe par différentes phases : le découragement (tentative de suicide hilarante parce que forcément vouée à l'échec), la transgression (vol, kidnapping), l'assistance à personne en danger, etc. Il s'agit en fait d'un apprentissage, d'une quète effrénée pour retrouver un semblant d'humilité. L'amour sera la solution miraculeuse. Morale optimiste. Un jour sans fin marie finalement le rire à l'intelligence. Il faut en profiter. » Les Cahiers du cinéma, juillet 1993

DONNIE DARKO

Un film de Richard Kelly
avec Jake Gyllenhaal, Drew Barrymore, Maggie Gyllenhaal, Patrick Swayze
Etats-Unis – 2001 – 1h53

Tourné en à peine un mois avec un budget de moins de cinq millions de dollars, Donnie Darko est le premier film d’un jeune cinéaste de vingt-six ans. Avec l’appui de Drew Barrymore (qui joue dans le film mais est également productrice exécutive), Richard Kelly réalise une œuvre détonante dans le paysage ronronnant du cinéma fantastique américain. D’abord parce qu’il brasse une multitude de thèmes qui s’entrechoquent, vont et viennent, se répondent ou se contredisent. Il est ici question de destin, de croyance, de secte, de fatalité, de norme, de peur de la mort, de cinéma... Ensuite car tout dans le film, de ce maelström de thèmes à une construction narrative éclatée, respire le chaos et la folie.

Richard Kelly se place du côté de Donnie et se refuse à donner les clefs de l’histoire : Donnie est-il un schizophrène ou un visionnaire ? Un procédé qui peut facilement tourner à la facilité mais qui grâce à la maestria et la sensibilité du cinéaste devient un moyen purement cinématographique de parler du mal-être adolescent. Ainsi le lapin géant sert de ressort dramatique (comment éviter la fin du monde prévue pour le 30 octobre 1988) mais il incarne aussi l’inconscient de Donnie. Cette fin du monde dont il a la vision faisant écho à la fin de l’adolescence, la transformation en adulte étant une forme de mort. Kelly parvient à donner à son personnage une véritable densité et Donnie Darko est un film sensible et intelligent sur cette période de transition, sur cette sensation que l’on est différent des autres, incompris. Il nous fait ressentir cette sensation de flotter au dessus de son corps, d’être un fantôme à l’écart du monde.

Le fait de situer l’action en 1988 n’a rien d’anodin : le carcan familial dans lequel Donnie étouffe (ses parents sont par ailleurs très touchants, jamais filmés comme des antagonistes : ils aiment leur fils mais sont complètement incapables de gérer son anxiété) fait écho à cette Amérique engluée dans les années Reagan. Kelly dépeint à merveille cet environnement anxiogène où les craintes adolescentes sont gérées par les parents à coups de médicaments et où les parents eux-mêmes se jettent dans les bras de gourous pour trouver une solution miracle à leurs propres angoisses. Donnie, lui, ne s’en remet qu’à lui-même, ne cesse de nourrir son univers intérieur, au risque de paraître fou aux yeux des autres, au risque que le monde autour de lui ne s’écroule.

Avec ce premier film complexe et surprenant, Richard Kelly impose un univers en complet décalage avec la production fantastique des années 90. Donnie Darko se veut ainsi à la fois héritier du cinéma d’horreur des années 80 et précurseur d’un cinéma en devenir, cinéma qui n’est plus qu’un élément parmi d’autres d’un monde d’images qui ne cessent de proliférer et de muter...

  • Plougonvelin, Le Dauphin
    02/05/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 03/05

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem du 03/05

    Questembert, L’Iris
    7 et 9/05

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    09/05/23

    Carhaix, Le Grand Bleu
    13/05/23

    Redon, Le Ciné Manivel
    28/05

    Nivillac, La Couronne
    en mai

    Carantec, l’Etoile
    en mai

    Callac, Cinéma Argoat
    à dater

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
    à dater

    Loudéac, Le Quai des images
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Penmarc’h, L’Eckmühl
    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater
  • Saint Brieuc, Le Club 6
    13/04

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    11/05/23

    Quimperlé, La Bobine
    19/05/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 24/05/23

    Nivillac, La Couronne
    en mai

    Plougonvelin, Le Dauphin
    06/06/23

    Carhaix, Le Grand Bleu
    10/06/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    13/06/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem 14/06/23

    Callac, L'Argoat
    18/05/23

    Questembert, L’Iris
    2 et 4/07/23

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
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    Loudéac, Le Quai des images
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    Morlaix, La Salamandre
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    à dater

    Plestin les grèves, Le Douron
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
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    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater
  • Saint Brieuc, Le Club 6
    04/05

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    08/06/23

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 14/06/23

    Callac, L'Argoat
    18/05/23

    Quimperlé, La Bobine
    27/06/23

    Carantec, l’Etoile
    en juin

    Nivillac, La Couronne
    en juin

    Plougonvelin, Le Dauphin
    04/07/23

    Carhaix, Le Grand Bleu
    08/07/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    11/07/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem 12/07/23

    Questembert, L’Iris
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  • Questembert, L’Iris
    4 et 6/06

    Saint Brieuc, Le Club 6
    09/06

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 28/06/23

    Nivillac, La Couronne
    en juin

    Guéméné sur Scorff, Ciné Roch
    13/07/23

    Plougonvelin, Le Dauphin
    01/08/23

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    08/08/23

    Saint Malo, Le Vauban II
    sem 16/08/23

    Callac, Cinéma Argoat
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    Douarnenez, Le Club
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    Huelgoat, Arthus Ciné
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    Groix, Cinéma des Familles
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    Morlaix, La Salamandre
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    Penmarc’h, L’Eckmühl
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    Redon, Le Ciné Manivel
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